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Autoroutes : halte au racket, l’État doit en reprendre le contrôle

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Marianne a publié hier un « appel des élus contre la privatisation des autoroutes », sujet qui figure parmi les chevaux de bataille de plumedepresse, aussi le relayons-nous avec joie : « Alors que le gouvernement s’apprête à prolonger de trois ans la rente des autoroutes, Marianne publie un texte signé par la droite comme par la gauche appelant le gouvernement à y renoncer. François Hollande ne le signera pas, lui qui alors candidat, avait pourtant qualifié cette privatisation « d’opération à courte vue » (…). Cet appel est ouvert à vos signatures… » Mais l’étourdi confrère a oublié le lien vers la pétition ! Que dit le texte ? « Après la vente à vil prix par l’État du réseau autoroutier français, qui a débuté en 2002 et s’est achevée en 2006, après la prorogation d’un an des concessions en 2011 sous un prétexte environnemental, le gouvernement Ayrault entend finaliser son plan de relance autoroutier en prolongeant une nouvelle fois, de trois ans, la durée d’exploitation de nos autoroutes par leurs actuels concessionnaires. Il reporte ainsi à 2033 en moyenne la fin des concessions dont disposent les groupes Vinci, Eiffage et Albertis. En contrepartie, ceux-là devraient prendre à leur charge une vingtaine de projets d’aménagement de sections autoroutières autour de grandes villes, de liaisons entre des autoroutes existantes, ou encore la mise aux normes de sections existantes. L’ensemble devrait représenter un montant de 3,7 milliards d’euros. Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation du patrimoine national, ne pouvons accepter une nouvelle démission de la puissance publique alors que les groupes concessionnaires n’ont pas respecté leurs obligations. Un rapport, pour l’heure « officieux », commandé à deux hauts fonctionnaires, a alerté les pouvoirs publics sur cette situation ; pourtant, les bases de l’actuelle négociation restent inchangées, ne prenant pas en compte ces manquements des concessionnaires. De son côté, la Cour des comptes a dénoncé à de nombreuses reprises l’incapacité de l’État à imposer aux concessionnaires le respect de leurs obligations, constatant notamment des tarifs manipulés et une qualité des chaussées dégradée. Pourtant, les recettes générées par l’exploitation des concessions autoroutières donnent lieu chaque année à de très substantiels profits : plus de 2 milliards d’euros de bénéfices net pour un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros en 2012. C’est cet incroyable cadeau que s’apprête à renouveler l’État, au profit de ces grands groupes du secteur peu respectueux de leurs engagements. La quasi-totalité de leurs investissements passés sera intégralement remboursée dans les dix prochaines années. À l’horizon 2030, au rythme de l’évolution actuelle des tarifs et de la progression du trafic, chaque année d’exploitation devrait donc leur rapporter 10 milliards d’euros, et presque autant de bénéfices.

Marianne a souvent abordé le sujet, comme l'atteste cette couverture de novembre 2011.

Marianne a souvent abordé le sujet, comme l’atteste cette couverture de novembre 2011.

Ce sont donc entre 5 et 7 milliards d’euros net d’impôt chaque année pour une période de trois années supplémentaires que l’État s’apprête à offrir, soit 18 milliards d’euros d’ici à vingt ans. Soit l’équivalent d’un enrichissement immédiat de 6 à 9 milliards d’euros pour les groupes propriétaires des concessions, et un appauvrissement du même ordre de l’État. Quel est donc cet État stratège qui organise son propre dépouillement : faire financer par d’autres 3,5 milliards d’euros d’investissements quand cela lui en coûte entre le double et le triple ? Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation de l’indépendance nationale, sommes alarmés par l’ampleur de la dette dont souffre aujourd’hui la nation. Le poids de l’endettement de l’État lui interdit désormais d’affecter à l’investissement les économies budgétaires qu’il peut dégager. Beaucoup de pays dans le monde découvrent aujourd’hui que la privatisation partielle du service public de la route a souvent octroyé des rentes extravagantes aux grands groupes. Au prétexte que l’État doit se désendetter, il se prive de recettes précieuses ! La France peut et doit récupérer le contrôle et le bénéfice de ses infrastructures de transport. Cela sera bénéfique aux finances publiques et au pouvoir d’achat des automobilistes ; la seule conséquence négative se lira dans les résultats boursiers des grands groupes actuels. » 

rose renversée_optIl nous est livré la liste des premiers signataires de cette pétition : Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard (coprésidents du Parti de gauche), Nicolas Dupont-Aignan (député-maire de Yerres, président de Debout la République), François de Rugy (député de Loire-Atlantique, co-président du groupe d’Europe Écologie-Les Verts à l’Assemblée nationale), Emmanuel Maurel (vice-président du conseil régional d’Île-de-France, PS), Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris, PS), Jacques Myard (député-maire de Maisons-Laffitte, UMP). Outre nos fiers représentants du Front de gauche qu’on ne s’étonne pas de trouver ici, deux figures de la gauche du PS – avec Gérard Filoche, les champions de France des avaleurs de couleuvres -, et un écologiste qui ne s’interdit pas d’être de gauche – même si sa formation s’honorerait de quitter ce gouvernement infâme -, notons la présence du trublion Dupont-Aignan – qui imaginait un gouvernement réunissant le PG et le FN, c’est dire la confusion du personnage ! – et de Jacques Myard, prototype du député droitard dont on est fort surpris qu’il ait signé ce texte. La privatisation des autoroutes est pourtant bien une œuvre pure de la droite. Sur laquelle François Hollande pourrait et devrait revenir, mais l’on sait à quel point cet homme là renie le camp auquel il est censé appartenir. Il n’est pas inutile, donc, dans ces circonstances, d’opérer un rappel historique. Voici ci-dessous notre billet du 31 janvier 2012.

Les autoroutes augmentent encore : retour sur une exemplaire spoliation de la collectivité par la droite

autoroutes_opt« L’ensemble du réseau des Autoroutes du Sud de la France annonce une hausse de 2,4% à compter de mercredi 1er février, annonce France3.fr. Une hausse d’autant plus difficile à avaler pour l’usager que Vinci, le propriétaire d’ASF,  affiche une santé insolente : l’entreprise a vu son chiffre d’affaire augmenter de 4% entre 2009 et 2010, son résultat net faisant dans le même temps un bond de plus de 14%. » Et Vinci n’est pas le seul : « Les sociétés d’autoroute révisent à la hausse le prix des péages ce mercredi. L’augmentation oscille entre 2,05% pour Escota et 2,58% pour le réseau très emprunté d’APRR. Depuis 2005, les tarifs ont évolué nettement plus vite que l’inflation, complète Challenges. Chaque année, au 1er février, c’est la même chose : les sociétés d’autoroute passent leurs hausses de tarifs. Et cette année encore, l’automobiliste français verra sa note au péage s’alourdir de quelque 2,5%. 2,42% pour ASF, 2,53 pour Cofiroute, 2,05% pour Escota, 2,58% pour APRR, 2,55% pour Area et enfin 2,31% pour Sanef. Depuis la privatisation des autoroutes en 2005, la facture n’a cessé d’enfler. Le calcul de ses hausses, inscrit dans les contrats de concession de chacun des réseaux prévoyait pourtant qu’elles ne devraient pas dépasser 70% de l’inflation… sauf travaux d’amélioration conséquents, et autres normes environnementales supplémentaires. Résultat ? Que de travaux ! Que d’espèces d’oiseaux rares protégées ! Et quel tarif ! Le prix au kilomètre frôlera en 2012 les 8 centimes en moyenne, contre 6,8 en 2005. Soit une augmentation de 16,4%, alors que la hausse des prix à la consommation n’a atteint que de 11,7% sur la même période. La palme revenant au réseau ASF, du groupe Vinci, avec 21% de hausse ! »

C’est évidemment scandaleux, mais à qui la faute ? Aux entreprises privées en question ? Mais leur but est de faire du profit, pour satisfaire leurs actionnaires, c’est leur nature même ! C’est donc l’occasion de republier un billet d’octobre 2006 :

Privatisation des autoroutes : le marché de dupes

« Exemplaire illustration de la politique de la droite qui sacrifie l’intérêt général au bénéfice de quelques-uns : la privatisation des autoroutes. A l’origine, les péages étaient censés rembourser leur construction. Jamais la gratuité ensuite promise ne sera à l’ordre du jour. Une fois leur amortissement effectué, au moins allaient-elles rapporter à la collectivité : 900 millions d’euro rien que pour 2005. Patatras : la droite décide de brader le patrimoine national aux intérêts privés pour une dizaine de milliards. Alors qu’en trente ans, elles en auraient rapporté quarante ! Comme si cette véritable spoliation du peuple au profit des affairistes ne suffisait pas, voilà maintenant que les hausses de tarifs attendues commencent. Les autoroutes Paris-Rhin-Rhône viennent en effet d’augmenter le prix du péage de 2,47% pour les véhicules légers et de 3,46% pour les poids lourds. Alors que l’entreprise a enregistré au premier semestre un bénéfice en hausse de 28,6% ! Telle est bien sûr la logique des actionnaires, opposée à celle du service public : tout pour le profit. Le syndicat Sud Autoroutes dénonce l’ « une des plus importantes hausses de ces dernières décennies, très supérieure aux chiffres de l’inflation » : « Il s’agit d’une bien mauvaise nouvelle pour les millions d’usagers qui sillonnent chaque année le réseau APRR puisque cette hausse conséquente des tarifs s’ajoute à une nette dégradation du service aux clients avec en particulier une calamiteuse politique d’automatisation des péages qui accroît les délais d’attente au péage ». Pourquoi donc s’abstenir de prendre les usagers pln_optcaptifs en otages ? La Fédération des entreprises de transport et logistique de France parle pour sa part d’ « une augmentation brutale et préoccupante ». Quant aux réactions politiques, le Parti socialiste s’exprime sur le sujet par la voix de Pascale Le Néouannic, sa Secrétaire nationale aux Transports (mise à jour : en novembre 2008, elle participe à la fondation du Parti de gauche, CQFD !), qui juge que cette augmentation des tarifs « démontre le caractère dangereux de la privatisation des autoroutes. Comme le redoutait le parti socialiste, la privatisation des sociétés d’exploitation du réseau autoroutier a bel et bien permis aux entreprises exploitantes de décider seules des variations de tarifs, au détriment des usagers de la route, et sans avantage pour la collectivité. Cette nouvelle ponction sur le pouvoir d’achat des usagers est imputable aux choix du gouvernement (…). Le Parti socialiste réitère donc son opposition totale à cette privatisation, qui constitue un bradage du patrimoine national contraire à l’intérêt général, à la cohésion territoriale et nationale, et au respect de l’environnement. Il rappelle à cette occasion que la propriété des autoroutes et des sociétés qui assurent leur exploitation doit rester sous contrôle public. » Si le candidat socialiste est élu en 2007, renationalisera-t-il donc les autoroutes ? »

[Nous ne le saurons jamais, le président élu en 2007 ayant été celui-dont-le-nom-est-maudit… Mais attendez, ce n’est pas fini ! La droite étant donc restée au pouvoir… Billet de février 2010 :]

« Les caisses sont vides ?

Encore deux milliards d’euros offerts aux sociétés d’autoroutes !

Comment la droite organise la spoliation de la collectivité

Le scandale continue, dévoilé par Marianne2 sous le titre de 2 milliards d’euros : le petit cadeau de l’Etat aux sociétés d’autoroutes : « Décidément, les bétonneurs Eiffage et Vinci, qui ont mis la main sur les sociétés d’autoroutes, ont fait une super affaire. Ils les avaient raflées à vil prix sous Villepin, pour 15,5 milliards d’euros au lieu des 22 milliards auxquels les estimait la Cour des comptes — ce que nous confirme un des banquiers d’affaires qui a conclu le deal : «  mon client, en accord avec nos calculs était prêt à payer 40% plus cher  ». Ça fait mal, mais Bercy avait trouvé une parade pour se refaire : augmenter la redevance domaniale à laquelle les sociétés d’autoroutes sont astreintes. Raté. Le doublement de cette redevance, soit 200 millions d’impôts supplémentaires, initialement prévu dans la loi de finances a mystérieusement disparu en juin 2009. Comme si cela ne suffisait pas, c’est maintenant un énorme cadeau de plus de 2 milliards d’euros qui tombe dans le bec d’Eiffage et Vinci.

Un Tartuffe nommé Borloo

Un Tartuffe nommé Borloo

En prolongeant d’un an leur droit de concession, qui prend fin aux environs de 2030, l’accord passé avec Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Environnement, leur permet donc de continuer à percevoir des péages (9,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires aujourd’hui) sur les usagers 12 mois de plus. À la différence que, à ce moment-là, les deux entreprises n’auront plus un sou de dette. Tout ira donc dans la poche des heureux actionnaires — une fois payés l’entretien des infrastructures et le personnel. Du moins ce qui restera du personnel. Car en épluchant la ventilation des « engagements verts » de 1 milliard d’euros sur trois ans, une chose saute aux yeux : près d’un tiers des sommes détaillées, soit 800 millions d’euros sur 1 030 annoncés, sont destinés à la mise en place de péages automatiques — en remplacement d’employés en chair et en os. (…) Bref, pour Eiffage et Vinci, c’est encore Noël : des cadeaux comme s’il en pleuvait. Et l’avenir s’annonce tout aussi généreux. Le gouvernement vient en effet d’accorder une hausse de 0,5% des péages, alors que l’inflation sur la période de calcul (octobre 2008-octobre 2009) fut nulle. Mieux : d’autres tronçons vont être mis en concession : fin décembre a été lancé l’appel d’offre pour la transformation en autoroute de la RN 10 pour la traversée des Landes et sa mise en concession pour 50 ans. » C’est tout simplement la collectivité que pille ce gouvernement indigne, qui casse le service public et réduit les budgets comme peau de chagrin dans tous les domaines, prétextant sans cesse que les caisses sont vides. Alors qu’il s’emploie sans relâche à brader le bien commun au profit d’intérêts privés. Une autre illustration est fournie par l’actualité avec l’affaire Total, qui s’apprête à fermer sa raffinerie de Dunkerque tout en enregistrant huit milliards de bénéfices pour l’année 2009. Or l’entreprise pétrolière était publique, rappelons-le, jusqu’à ce qu’Edouard Balladur ne s’avise de la privatiser. C’est bien la peine ensuite de verser des larmes de crocodiles lorsqu’elle supprime des emplois ou augmente ses tarifs à la pompe : ainsi va la logique libérale.

insurrectionQuestion : comment peut-on cautionner pareille politique ? On nous parle de tolérance, de dialogue politique apaisé, de démocratie moderne ? Eh bien non, désolé, ce que fait la droite est intolérable, preuves objectives à l’appui. Remplir toujours davantage les prisons, multiplier les pauvres et gaver les riches : aussi bien sur les plans de l’éthique et de la morale qu’en se plaçant du point de vue de l’intérêt général, tout cela est proprement injustifiable. Aussi, appartenir à la droite est-il tout simplement inadmissible, illégitime. Osons l’affirmer haut et fort. En ajoutant, pour régler son compte à la fausse gauche, que ce n’est pas un Dominique Strauss-Kahn qui changera quoi que ce soit, lui qui a privatisé, sous le gouvernement Jospin, davantage encore que n’avait osé le faire la droite. La formule va choquer ceux qui se cachent derrière leur petit doigt ou les imbéciles qui votent UMP sans comprendre, mais elle correspond pourtant à la stricte vérité : la droite est l’ennemie du peuple. (…) »

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A propos de Total, relire sur plumedepresse  :

« Tout cela est un scandale absolu !, s’insurge le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon [tiens, tiens…] au micro de RTL le 11 mai dernier. Total n’est pas n’importe quelle entreprise privée. Total a été créée au XVIIe siècle, et a ensuite été constituée parce que la France n’a pas de pétrole et n’a que très peu de gaz. On avait un monopole public. De cette manière, l’État et l’État seul a constitué une grande entreprise qui est devenue la quatrième du monde. Elle a été privatisée par M. Balladur. En quoi le fait que Total soit devenue un bien privé a amélioré les performances de l’entreprise, a amélioré la qualité de vie des Français, a amélioré l’approvisionnement de la France ? Tout cela, c’est la comédie libérale (…) qui a conduit ce pays dans l’impasse où il se trouve. Aujourd’hui, ces milliards devraient être dans la poche des Français au lieu d’être dans la poche de quelques personnes. L’énergie est un bien rare, il doit être collectif »« L’humanité ne peut continuer à laisser le profit capitaliste lui dicter sa loi et rompre les équilibres écologiques de la Terre, écrit quant à lui le Nouveau parti anticapitaliste en gestation. En France, la renationalisation de Total sous le contrôle des salariés s’impose, sans indemnités pour les gros actionnaires. N’ont-ils pas déjà suffisamment sévi, après la pollution des côtes bretonnes de l’Erika et l’explosion d’AZF à Toulouse ? Et, en 2007 encore, ils n’ont consacré que 3% des bénéfices de l’entreprise aux énergies renouvelables. Seul un service de l’énergie 100% public pourra en même temps satisfaire les besoins sociaux en énergie et choisir de respecter l’environnement et les droits des peuples du Sud sur leurs ressources naturelles » (in Or noir pour Total, pain noir pour le consommateur, août 2008).

« Christophe de Margerie, le nouveau patron de Total, société déjà scandaleusement embêtée par des écologistes rouges lui reprochant sa responsabilité dans la catastrophe de l’Erika, est donc mis en examen pour « abus de bien sociaux et corruption d’agents publics étrangers », en l’occurrence iraniens. Mais, pas de chance, il l’est aussi vis-à-vis de dirigeants irakiens, soupçonné d’avoir effectué des versements à des officiels du régime de Saddam Hussein, en marge de contrats obtenus dans le cadre du programme de l’Onu « Pétrole contre nourriture ». L’Iran des ayatollahs, l’Irak de Saddam… Y-a-t-il encore une autre patrie des droits de l’Homme avec laquelle la multinationale française est en fructueuses affaires ? Oui da : la Birmanie, dont chacun sait que la junte au pouvoir est formée d’exemplaires démocrates… Huit travailleurs birmans se sont plaints devant la justice française d’avoir été réquisitionnés par l’armée pour participer de force au chantier du gazoduc de Yadana : Total emploierait donc des esclaves ? Qu’on se rassure, ils ont finalement retiré leur plainte, contre des indemnités et le financement d’un projet humanitaire. Coût pour la multinationale française : 5,2 millions d’euros. Une broutille, quand on connait le montant de ses bénéfices – record en 2006 : 12,585 milliards d’euros net. L’argent n’a pas d’odeur, même lorsqu’il sent très mauvais. Ajoutons enfin qu’outre l’affaire iranienne, Margerie est aussi entendu dans le cadre d’une enquête portant sur des versements suspects à un ancien ministre de la Justice du Cameroun. Cela ne fait-il pas un peu beaucoup ? Mais non : Total a des alliés de poids, par exemple en la personne des amis de Nicolas Sarkozy, parmi lesquels l’inénarrable « Peter » Lellouche, qui monte au créneau lorsqu’on évoque la possibilité de taxer ses profits : « En réalité, ce qu’il faudrait, c’est mettre les dirigeants de Total devant un peloton d’exécution, renationaliser et faire un grand soviet ! Arrêtons cette gué-guerre contre l’argent. C’est vrai qu’en dehors de la Corée du Nord et Cuba, tout le monde a compris ça quand même. Même les Chinois, même les Russes«  C’est cela même : vive le capitalisme libéral, qui détruit la planète et finance les dictatures qui asservissent les peuples ! Et vivent ses brillants défenseurs hexagonaux de l’UMP » (in Les démentis offusqués de Total, mars 2007).

Et aussi : Total boycott (à propos de l’Erika, février 2007), Rions un peu avec le patron de Total (mai 2008), sans oublier le plus lu de tous les articles de ce blog (142 927 visites à ce jour !), Comment Total s’engraisse sur le dos du consommateur (juin 2008).


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